Évidemment, il y a les Quatre Saisons de Vivaldi, incontournable chef d'oeuvre de la musique baroque ...
.
Un retour s'imposait sur l'impérissable chef d'oeuvre, ici, trois versions:
- 1 - Jean-Pierre Wallez et l'Ensemble instrumental de France, annés 60
- 2 - Claudio Scimone et I Solosti Veniti, 1973
- 3 - Trevor Pinnock et Simon Standage, English Concert, 1983
La version 1 est conforme au style de l'époque, où les fameux "Baroqueux" ne sévissaient point encore, désormais habitués qu'ils nous ont au son aigrelet des copies d'instruments anciens, et aux tempos contrastés de tout poil, poussant cette oeuvre battue et rebattue dans des retranchements inouis, parfois même à la limite de l'esthétique musicale ....
Habitués à ces torrents d'énergie et de vivacité, (parfois même stériles...) des interprétations sur copies d'instruments anciens, il est certain que cette interprétation sur instruments traditionnels, modernes donc, peut désormais surprendre.
Cependant, si l'on fait abstraction des sonorités, Wallez excelle ici à diriger son ensemble, et son interprétation est très expressive, vive et aérienne, malgré des choix de tempos plus modérés que certaines interprétations dites modernes. Ici, c'est le beau qui est recherché, on ne cherche pas à surprendre, à choquer ou à provoquer débat, on charme, tout simplement, n'est-ce pas le plus important des rôles du musicien ?
Une très belle interprétation donc, Grand prix de l'Académie Charles Cros en son temps, qui ne souffre pas trop de l'ancienneté de la prise de son - étonnament bonne, et en stéréo. Et mon premier disque microsillon de cette oeuvre, désormais repiqué sur CD afin d'en stopper toute usure, CD probablement introuvable...
La version 2 marque déjà un pas, non vers l'interprétation sur instruments anciens, mais sur des tempos parfois plus vifs, des traits plus acérés pour une meilleure perception des différents pupitres, une des qualités généralement reconnues à l'ensemble de Claudio Scimone. Pourtant, ce dernier ne parvient pas à convaincre entièrement, et on ne retrouve pas ici le "vrai" Scimone, celui d'autres concertos de Vivaldi, ou des merveilleuses et réjouissantes sonates de jeunesse de Rossini ...
La version 3 enfin, est enregistrée sur instruments anciens. Pourtant, ici, on n'abuse pas de leurs sonorités qui, poussées à l'extrême, peuvent déplaire, et la couleur générale est plutôt chaude, tout en maintenant une belle différenciation des instruments. Les tempos sont vifs, sans les regrettables excès vus chez d'autres interprètes, une très belle version malgré quelques ornements de fantaisie sur le N° 2 de l'Hiver, comme se l'autorisent parfois certains violonistes au romantisme exacerbé, et qui surprend fort chez Pinnock...
C'est pourtant, actuellement, vers cette version que va ma préférence personnelle - sans éloigner celle de JP Wallez du lecteur de CD, elle continuera à jouer le rôle de référence comparative ...
D'autres versions sont à écouter, comme celles de Fabio Biondi (moderne et extrême...), de I Musici (sans doute excellente, si rééditée...), de Christopher Hogwood (sèche et grave ?) et de tant d'autres, au fil des médiathèques...
JCP
.
VERSION 1
.
.
VERSION 2
.
.
VERSION 3
.
.
.